Sin demasiadas conjetura algo que viene completamente a ilustrar mis pasados post sobre los comptoir, de los que ya tengo algunas fotos mas:
« Le café n’est pas un endroit où l’on va boire mais un lieu où l’on va pour boire en compagnie et où l’on peut instaurer des relations de familiarité fondées sur la mise en suspens des censures, des conventions et des convenances qui sont de mise dans les échanges entre étrangers : par opposition au café ou au restaurant bourgeois ou petit bourgeois dont chaque table constitue un petit territoire séparé et approprié (on se demande la permission d’emprunter une chaise ou une salière), le café populaire est un compagnie (ce que marque le « Salut la compagnie ! » ou « Bonjour tout le monde » ou « Salut les potes ! » du nouvel entrant), dans laquelle on s’intègre. Il a pour centre le comptoir, auquel on s’accoude âpres avoir serré la main au « patron » ainsi placé en position d’hôte (c’est souvent lui qui mène le jeu) et parfois même a tous les présents (les tables – il n’y en pas toujours- étant laissées aux « étranges » ou aux femmes qui sont venues faire boire quelque chose à leur enfant ou donner un coup de téléphone). C’est au café que trouve son accomplissement l’art typiquement populaire de la blague, art de tout prendre a la blague (d’où le sans blague ou blague dans le coin, par lesquels on marque le retour aux choses sérieuses et qui peuvent d’ailleurs introduire une blague au second degré), mais aussi art de dire ou de faire des blagues, dont le bon gros est la victime désigné, parce qu’il s’y prête plus qu’un autre par une propriété qui selon le code populaire, est plutôt une singularité pittoresque qu’un tare et parce que la bonne nature dont on le crédite le prédispose à les accepter et à les prendre du bon coté, art en un mot de moquer les autres sans les fâcher, par des railleries ou des injures rituelles qui sont neutralisées par leur excès même et qui, supposant une grande familiarité, tant par l’information qu’elles utilisent que par la liberté même dont elles témoignent, sont en fait des témoignages d’attention ou d’affection, des manières de faire valoir sous apparence de débiner, d’assumer sous apparence de condamner –bien qu’elles puissent aussi servir à mettre à l’épreuve ceux qui voudraient prendre des distances avec le groupe (17).
17 – Il n’est pas inutile d’indiquer que cet art qui a ses virtuoses, les boute-en-train reconnus, peut sombrer dans la caricature des plaisanteries et des propos qui apparaîtront comme stéréotypés, stupides ou grossiers selon les critères même du
gout populaire.
Source: Bourdieu, Pierre (1979), La distinction, paris, éditions de minuit, 1979, 670 p.
La página se las debo pero la coloco pronto.
24.9.08
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