STRAUSS, Anselm Leonard et CORBIN, Juliet : Les fondements de la recherche qualitative : techniques et procédures de développement de la théorie enracinée, Fribourg, Academic Press Fribourg, 2004.
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En caractérisant le sujet comme instrument de la récolte des données et du processus d’analyse, les attributs suivants on été recensés comme nécessaires pour les chercheurs qualitatifs[i] : opportunité, authenticité, crédibilité, intuition, réceptivité, réciprocité et sensibilité. p. 22
Commencer leurs premières études sans pour autant avoir totalement développé ces caractéristiques. Cependant, en utilisant avec soin les procédures esquissées dans cet ouvrage et en allant à tâtons jusqu’au bout du processus, il leur est facile de développer caractéristiques résumées dans cet encadré. p. 24
CARACTERISTIQUES D’UN THEORICIEN ENRACINE
1. La capacité de pouvoir prendre du recul afin d’analyser avec rigueur des situations
2. La capacité de reconnaître une tendance aux préjugés
3. La capacité de penser de manière abstraite
4. La capacité d’être flexible et ouvert aux critiques constructives
5. La sensibilité aux propos et aux actions des enquêtés
6. Le sens de 1’engagement et du dévouement dans le travail
LA METHODOLOGIE ET LA METHODE
Ces caractéristiques, toutefois, ne se développeront jamais si les chercheurs se contentent de se focaliser sur les procédures présentées dans ce texte et de les appliquer machinalement. Nous voulons que les lecteurs comprennent ce que nous disons ainsi que les raisons pour lesquelles ils utilisent certaines méthodes, tout en le faisant de manière flexible et créative. Nous voulons qu’ils acquièrent une manière de penser leurs données et le monde dans lequel ils vivent. Nous voulons qu’ils s’interrogent, qu’ils soient capables de se distancier de ce qu’ils entendent et voient afin de 1’élever au niveau de 1’abstraction pour ensuite retourner aux données. Nous voulons qu’ils apprennent a penser de manière comparative en termes de propriétés et de dimensions pour pouvoir facilement voir ce qui est similaire et ce qui est différent. Cette méthodologie est importante car elle fournit un sens de la vision qui montre où l’analyste veut aller avec la recherche. Les techniques et les procédures (méthodes), quant à elles, fournissent les moyens pour transformer cette vision en réalité.
Pourquoi mettre à disposition un ensemble de procédures et de techniques s’il ne s’agit pas de les suivre pas à pas ? Comme les artistes qui ont besoin aussi bien de techniques que de visions pour rendre vivantes des images originales reproduites sur les toiles, les analystes ont besoin de techniques pour les assister et leur permettre de voir au-delà de 1’ordinaire pour arriver a de nouvelles compréhensions de la vie sociale. II existe d’autres méthodes de recherche disponibles pour les personnes qui souhaitent publier les résultats de leurs observations. Cependant, si 1’objectif du chercheur est de créer de nouvelles compréhensions exprimées théoriquement, alors les méthodes visant une construction théorique, telle que celle présentée dans cet ouvrage, sont recommandées. La valeur de la méthodologie que nous allons décrire, réside dans sa capacité non seulement de produire de la théorie mais aussi d’enraciner cette théorie dans les données. Qu’il s’agisse de la théorie comme de 1’analyse des données, toutes deux impliquent une interprétation, mais, au moins, cette interprétation a le mérite d’être fondée sur des interrogations construites de manière systématique.
Les méthodes qualitatives de récoltes de données et d’analyse ont gagne en popularité avec les années. Nous pressentons ici une manière d’analyser, mais il ne serait pas réaliste de présumer que les chercheurs vont utiliser toutes les procédures décrites dans 1’ouvrage. Même si 1’objectif visé par ces derniers consiste a construire de la théorie, nous nous rendons compte que cette construction n’est pas et ne devrait pas être nécessairement le but de chaque projet de recherche[ii]. Savoir et compréhensions peuvent prendre plusieurs formes. Nous savons que les lecteurs vont considérer le contenu de ce livre comme les éléments placés sur une table de smorgasbord, qu’ils peuvent sélectionner, rejeter ou ignorer selon leurs propres envies et besoins. Et il en va ainsi. Certains vont utiliser nos techniques pour produire de la théorie, d’autres pour faire des descriptions utiles ou pour faire de 1’ordonnancement conceptuel (de la classification et de la théorisation), d’autres encore vont intégrer nos techniques aux leurs. Non seulement nos techniques analytiques et nos procédures sont employées par des chercheurs différents, mais la méthodologie s’est étendue aux chercheurs hors du champ de la sociologie. Notre approche de la recherche est utilisée en tant que méthodologie et ensemble de méthodes par des personnes ancrées dans des champs comme l’éducation, les soins infirmiers, l’économie et le travail social, ainsi que par des psychologues, des architectes, des spécialistes en communication et des anthropologues. Cela s’explique par le fait que des personnes, a l’intérieur comme a 1’exterieur de la sociologie, sont souvent curieuses de connaître 1’origine de notre méthodologie. Il semble à présent approprié de tracer brièvement 1’histoire de cette dernière.
LE CONTEXTE HISTORIQUE
La méthodologie, plus connue sous le terme de théorie enracinée, a été développé à 1’origine par deux sociologues : Barney Glaser et Anselm Strauss[iii]. Bien que tous deux appartiennent des courants de philosophiques et de recherche différents, leurs contributions respectives ont été tout aussi importantes 1’une que 1’autre.
Anselm Strauss a obtenu ses diplômes à l’Université de Chicago, université de grande notoriété, maintenant une forte tradition en recherche qualitative. Pendant ses études, il fut fortement influence par la littérature interactionniste et pragmatique. II fut inspire par des personnalités telles que Robert Park, William Thomas, John Dewey, George-Herbert Mead, Everett Hughes et Herbert Blumer[iv]. Ses fondements théoriques ont contribue au développement des aspects suivants de la méthode :
(a) le besoin de faire du terrain pour découvrir vraiment ce qui se passe;
(b) la pertinence de la théorie, enracinée dans les données, pour le développement de la discipline et pour fonder l’action sociale;
(c) la complexité et la variabilité des phénomènes et de l’action humaine;
(d) la croyance dans le fait que les personnes sont des acteurs qui participent activement à la résolution des situations problématiques;
(e) la découverte du fait que les personnes agissent en donnant un sens a leurs actions;
(f) la compréhension que le sens est défini et redéfini par les interactions;
(g) une sensibilité a la nature évolutive et régressive des événements (processus); et
(h) la reconnaissance de corrélations entre les conditions (structure), les actions (processus) et les conséquences.
Barney Glaser vient, lui, d’une tradition sociologique très différente mais partage toutefois certaines caractéristiques avec Anselm Strauss. Ces dernières ont permis aux deux hommes de travailler étroitement ensemble. Barney Glaser fit sa formation post-grade a 1’Université de Columbia et sa réflexion portant sur la recherche fut influencée par Paul Lazarsfeld, un innovateur en méthodes quantitatives. Plus tard, lorsqu’il pratiqua 1’analyse qualitative, Barney Glaser s’aperçu de la nécessité de comparer les données entre elles afin d’identifier, de développer et de lier les concepts. La tradition de 1’Université de Columbia mettait également 1’accent sur le rôle de la recherche empirique dans le développement de la théorie. La tradition de 1’Université de Chicago, tout comme celle de 1’Université de Columbia, visaient la production d’une recherche pouvant être accessible et utile à des professionnels et à un public profane. Pour cette raison, une grande partie des propos centres sur la théorie enracinée qui a émergé de la collaboration Glaser-Strauss, y compris les monographies originales sur les mourants, visait aussi bien un public profane que les habitués de la discipline.
La première édition de Fondements de la recherche qualitative[v] est le fruit d’une collaboration différente - entre Anselm Strauss et Juliet Corbin. Bien que 1’essentiel de la méthode originale de la théorie enracinée ait été maintenu, quelques différences ressortent tout de même. Elles n’ont pas été créées de manière intentionnelle, elles reflètent plutôt l’évolution d’Anselm Strauss. Il a en effet continué à diriger, enseigner et à discuter de la méthodologie de recherche avec ses collègues et ses étudiants. La méthodologie et les procédures de recherche décrites dans cet ouvrage reflètent 1’approche d’Anselm Strauss. La première édition du texte avait été écrite dans le but de fournir un ensemble de techniques et de conseils aux chercheurs débutants qui se débattaient avec la méthode et la question du comment analyser les données ? , aussi bien aux Etats-Unis qu’a 1’etranger. Elle se voulait un supplément aux autres textes portant sur la théorie enracinée, notamment l’ouvrage : Qualitative Analysis[vi], et non pas un remplacement. Avant de définir ce que ces auteurs veulent dire par “théorie enracinée”, nous passerons en revue quelques faits fondamentaux concernant la recherche qualitative.
LA RECHERCHE QUALITATIVE p.28
Nous utilisons le terme de recherche qualitative pour définir tout type de recherche qui amène des résultats produits ni par des procédures statistiques ni par d’autres moyens de quantification. II peut s’agir de recherches concernant la vie d’individus, des expériences vécues, des comportements, des Emotions et des sentiments tout comme le fonctionnement des organisations, des mouvements sociaux, des phénomènes culturels et des interactions entre nations. Si une partie des données peut être quantifiable, comme celles provenant des recensements ou des informations identificatoires par rapport aux personnes ou aux objets étudiés, la partie la plus importante de 1’analyse est une interprétation. En fait, le terme de “recherche qualitative” porte a confusion car, selon les individus, il peut avoir des sens différents. Certains chercheurs récoltent les données au moyen d’interviewes et d’observations, techniques normalement associées à des méthodes qualitatives. Toutefois, ils codent les données de manière à permettre des analyses statistiques. Ces chercheurs quantifient, en fait, des données qualitatives. En évoquant 1’analyse qualitative, nous entendons, non pas la quantification des données qualitatives, mais plutôt un processus non mathématique d’interprétation, entrepris dans 1’objectif de découvrir des concepts et des rapports entre les données brutes afin de les organiser dans un schéma théorique et explicatif. Les données peuvent comprendre des interviewes et des observations mais peuvent aussi inclure des documents, des films ou des vidéos, ainsi que des données quantifiés pour d’autres objectifs tels que des données de recensements.
II existe nombre de raisons pertinentes pour faire de la recherche qualitative. L’une d’elle renvoie aux préférences et/ou aux expériences des chercheurs. Certaines personnes plus que d’autres sont orientées et sont habiles pour faire ce genre de travail.
…
Au fond, il existe trois composants majeurs de la recherche qualitative. Premièrement, il y a des données provenant des sources diverses telles que des interviewes, des observations, des documents, des registres et des films. Deuxièmement, il y a des procédures que les chercheurs utilisent pour interpréter et pour organiser les données. Celles-ci consistent habituellement en une : conceptualisation et une réduction des données, en l’élaboration de catégories en fonction de leurs propriétés et de leurs dimensions et en l’établissement de relations par une série ; énoncés prépositionnels. La conceptualisation, la réduction, l’élaboration et la mise en relation sont souvent considérées comme le codage[vii]. D’autres procédures font partie du processus d’analyse. Celles-ci incluent l’échantillonnage non statistique[viii], la production des mémos et 1’elaboration des schémas. Les rapports, écrits et oraux constituent le troisi6me composant. Ils peuvent être présentes sous forme d’articles de revues scientifiques, de conférences ou d’ouvrages.
II existe plusieurs types d’approches pour faire de la recherche qualitative[ix]. Nous ne présentons dans cet ouvrage qu’une approche, souvent appelée la théorie enraciné, ainsi qu’une version de cette approche, celle enseigné par Anselm Strauss.
LA THEORIE ENRACINÉE
Que voulons-nous dire lorsque nous utilisons le terme de “théorie enracinée”? Nous voulons designer une théorie qui dérive des données systématiquement récoltées et analysées a travers le processus de recherche. Avec cette méthode, la récolte des données, 1’analyse et la théorie éventuelle sont inter-reliées. Un chercheur ne commence pas un projet avec une théorie préconçue (sauf si son objectif concerne 1’eiaboration et 1’extension d’une théorie existante). II débute plutôt par un champ d’étude qui permet aux données de faire émerger la théorie. La probabilité que cette théorie ressemble à la “réalité” sera plus grande que pour une théorie résultant de 1’ensemble de séries de concepts fondes sur des expériences ou d’une théorie construite par spéculation (c’est-à-dire selon la voie orthodoxe). Les théories enracinées, parce qu’elles sont tirées des données, ont bien des chances d’offrir des enseignements pertinents, d’augmenter la compréhension et de fournir un guide sérieux pour l’action.
Bien qu’enraciner des concepts dans les données constitue la caractéristique principale de cette méthode, la créativité des chercheurs est aussi un ingrédient essentiel[x]. En fait, Michael Patton, un chercheur spécialiste en évaluation qualitative, a remarqué que “1’enquete d’évaluation qualitative dépend aussi bien de la réflexion critique que de la réflexion créative - aussi bien de la science que de 1’art de 1’analyse”[xi]. II a ensuite présenté une liste de comportements utiles pour le développement de la pensée créative que chaque analyste devrait garder en tête. Ces attitudes impliquent:
(a) être ouvert aux multiples possibilités;
(b) susciter une liste d’options;
(c) explorer diverses possibilités avant d’en choisir une;
(d) utiliser des voies multiples d’expression telles que 1’art, la musique et les métaphores pour stimuler la réflexion;
(e) utiliser des formes non linéaires de réflexion telles que revenir, avancer et tourner autour d’un sujet afin d’obtenir une nouvelle perspective;
(f) s’Eloigner de sa façon habituelle de réfléchir et de travailler, toujours dans le but d’obtenir une nouvelle perspective;
(g) se fier au processus sans lui opposer de la résistance;
(h) ne pas prendre de raccourcis mais investir au contraire de l’énergie et de 1’effort dans le travail; et
(i) prendre du plaisir en le faisant.
L’analyse résulte de 1’interaction entre les chercheurs et les données. II s’agit à la fois de science et d’art. Elle concerne la science dans le sens où elle assure un certain degré de rigueur et où elle enracine 1’analyse dans les données. La créativité se manifeste, elle, dans la capacité des chercheurs a nommer avec pertinence les catégories, a poser des questions stimulantes, a faire des comparaisons et a extraire de la masse de données brutes et non organisées une logique innovatrice, intégrée et réaliste. Nous visons 1’equilibre entre la science et la créativité en faisant de la recherche. II existe donc des procédures qui aident à fournir de la standardisation et de la rigueur dans ce processus de travail. Cependant, ces procédures ont été conçues pour ne pas être suivies de manière dogmatique, mais plutôt pour être utilisées de façon créative et flexible par des chercheurs selon leur propre jugement. Les objectifs des procédures de codage sont résumés dans 1’encadré suivant:
PROCÉDURES DE CODAGE
1. Construire plutôt que tester la théorie.
2. Fournir aux chercheurs des outils analytiques pour traiter des masses de données brutes.
3. Aider les analystes à prendre en considération des alternatives aux phénomènes.
4. Etre simultanément systématique et créatif.
5. Identifier, développer et relier les concepts qui constituent des composants de la théorie.
Comme dernière remarque, nous recommandons fortement qu’après la lecture des derniers chapitres sur le codage (de manière rapide si cela est souhaité), les chercheurs sérieux reviennent sur les chapitres afin de les étudier plus en détail. Ces chapitres expliquent les fondements des procédures analytiques et fournissent les explications de leur logique. Chaque ensemble de procédures doit être compris de manière approfondie avant de passer a 1’etape analytique suivante. Nous souhaitons que les étudiants comprennent l’objectif des procédures plutôt qu’ils mémorisent les techniques elles-mêmes. Nous recommandons aussi que les étudiants répètent les techniques, seuls et en groupe, afin d’être à 1’aise avant de les appliquer a leurs propres données. Nous nous rendons compte que 1’analyse de ses propres données brutes peut sembler redoutable en comparaison à la lecture des exemples du livre. Toutefois, nous croyons que si les analystes comprennent la logique sous-jacente aux procédures et s’ils développent une confiance en eux dans leur utilisation, alors ils doivent pouvoir les appliquer de façon flexible et créative a leurs propres matériaux. Chercher est un travail fastidieux, comportant toutefois un aspect amusant et excitant. En fait rien ne peut égaler la joie qui provient de la découverte.
RESUMÉ
Cet ouvrage présente aussi bien une méthodologie qu’un ensemble de méthodes permettant de construire de la théorie. Ce livre a été conçu comme un texte pour des analystes débutants qui ont souvent besoin de conseils et de structure au commencement de leur carrière de chercheurs. Nous tenons à souligner fortement que les techniques et les procédures, même nécessaires, restent des moyens pour atteindre une fin. Il ne s’agit pas de les utiliser, pas à pas, de façon rigide. Elles visent plutôt à fournir aux chercheurs un ensemble d’outils qui leur permet d’appréhender 1’analyse avec confiance et d’augmenter la créativité” qui, quoique innée chez nous tous, est souvent peu développée. C’est la recherche de compréhensions nouvelles et la construction d’une théorie enracinée et pertinente qui constituent la force motrice de cette méthodologie.
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Achever
Rédiger des ouvrages ou des thèses p. 291
L’écriture nécessite les points suivants : un histoire analytique claire, un sens des parties de l’histoire que le rédacteur souhaite communiquer, un plan détaillé, un pile de mémos pertinents pour remplir les détails du plan.
…les thèses dans la plupart des départements universitaires, ont des formats relativement standards, même pour les thèses de recherche qualitative. Habituellement, il s’agit de commencer avec un chapitre introductif suivi par une revue littéraire, puis une présentation des résultats (en deux ou trois chapitres), puis la section du résumé/des conclusions/des implications. Malgré de telles contraintes, l’auteur peut réfléchir à l’architecture des chapitres du milieu (contenu). Dans tous le cas, lorsqu’il construit une thèse fondée sur les résultats d’une recherche qualitative, le chercheur doit s’appuyer sus les premières procédures mentionnées ici :
(a) le développement d’une histoire analytique claire grâce au tri des schémas et des mémos et alors
(b) l’élaboration d’un plan principal incorporant tous les éléments importants de cette histoire
[i] REW L., BECHTEL D. & SAPP A., "Self as an instrument in Qualitative Research" in Nursing Research, n° 16, 1993.
[ii] PESHKIN A., The Goodness of Qualitative Research in Educational Research, n°22 vol.2, 1993.
[iii] GLASER B., Theoretical Sensitivity, Mill Valley, Sociology Press, 1978 -GLASER B. & STRAUSS A., Discovery of Grounded Theory, Chicago, Aldine, 1967 - STRAUSS A., op, cit.
[iv] PARK R.E., On Social Control and Collective Behavior (R. Turner ed.), Chicago, University of Chicago Press, 1967 -THOMAS W.I., On Social Organization and Social Personality (M. Janowitz ed.), Chicago, University of Chicago Press, 1996 - DEWEY J., Human Nature and Conduct, New York, Holt, 1922 -MEAD G.H., L’Esprit, le soi, la societé, Paris, Presses Universitaires de France, 1963 —HUGHES B.C., Le Regard sociologique, essais choisis, Paris, Editions de l’EHESS, 1996 -BLUMER H., Symbolic Interactionism, Englewood Cliffs, Prentice Hall, 1969.
[v] STRAUSS A. & CORBIN J., Basics of Qualitative Research (1s1 ed.),
[vi] STRAUSS A., op, cit.
[vii] BECKER H., Sociological work: Method and substance,
[viii] 18. SCHATZMAN L. & STRAUSS A., Field Research,
[ix] CASSEL C. & SYMON G. (ed.), Qualitative Methods in Organizational Research, Thousands Oaks, Sage, 1994 -DENZIN N. & LINCOLN Y. (ed.), Handbook of Qualitative Research, Thousand Oaks, Sage, 1994 - GUBRIUM J.F. & SANKAR A. (ed.), Qualitative Methods in Aging Research, Thousand Oaks, Sage, 1994 -MORSE J.M. & FIELD P.A., Qualitative Research Methods for Health Professionals (2nd ed.), Thousand Oaks, Sage, 1995 - WESTBROOK L., "Qualitative Research Methods : A Review of Major Sages, Data Analysis Techniques, and Quality Controls" in Library and Information Science Research, n°16, 1994.
[x] SANDELOWSKI M., "Aesthetics of Qualitative Research" in Image, n°27, 1995.
[xi] PATTON M.Q., Qualitative Evaluation and Research Methods,
pp.434-435.
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